Les chroniques des deux mois précédents ont présenté les monnaies locales, outils « financiers » de forme monétaire, supports de transactions réelles. Elles ont discuté de leur place dans le système économique et monétaire, en marge de la monnaie officielle et à la fois ouvertes sur d'autres systèmes d'échanges et de valeur. Il est temps, dans cette troisième partie, de montrer la réalité pratique de ces monnaies. Les monnaies locales ne sont, à ce jour, ni une utopie ni un support confidentiel de transactions entre initiés. Elles sont présentes sur toute une partie du territoire national avec une existence confirmée sur 13000 communes. Elles ne drainent « que » l'équivalent de 5 millions d'euros véhiculés par environ 10 000 professionnels, ce qui représente tout de même à l'échelle locale un pan des transactions qui se consolide depuis une dizaine d'années. A travers les retours pratiques qui vont être présentés dans cette partie, l'intention est d'expliquer le fonctionnement de celles de ces monnaies qui ont été présentées le mois dernier sous l'appellation MLC. Elle est aussi de poser quelques questions sur les forces ou fragilités de ce qui apparait comme des valeurs plus que des monnaies.^[1]