Construire des logements sans détruire l'environnement, un enjeu pour les villes moyennes des grandes aires urbaines
Le Sénat vient d'adopter un projet de loi visant à faciliter la mise en oeuvre de l'objectifs de « zéro artificialisation nette » au coeur des territoires (projet n°76 du 16 mars 2023). Nous avions posé les premiers éléments de la politique de contrôle de l'artificialisation[1]. La question se pose aujourd'hui avec une acuité particulière dans les territoires périurbains des grandes métropoles qui sont à la fois soumis à une forte pression immobilière du fait de « l'exode urbain » et à une injonction au contrôle de l'artificialisation dans un environnement très « naturel » qui justement attire les ménages urbains, par ailleurs contraints financièrement. Comment construire des logements sans détruire l'environnement ?
Notre propos s'appuie sur des travaux de terrains réalisés dans la périphérie de l'Ile-de-France par les étudiants de l'Ecole d'urbanisme de Paris dans le cadre d'une collaboration avec l'EP,2] néanmoins il n'engage que l'auteur.
Il se développe en trois temps. La première partie présente succinctement le contexte dans lequel les communes périphériques se positionnent. La seconde partie propose des démarches pour concilier construction de logement et préservation environnementale. La troisième partie revient sur les contraintes à gérer.
La stratégie européenne de « Zéro artificialisation nette » se décline en France dans le cadre encore incertain de l'application de la loi climat et résilience votée en 2021. Sans attendre, les collectivités locales ont pris de nombreuses mesures pour tendre vers cet objectif, parfois sous la contrainte ministérielle. La première traduction visible est la rédaction des plans d'urbanisme qui, depuis déjà plusieurs années (et notamment l'impulsion de la loi ALUR), vise à réduire la consommation d'espace. La réalisat (...)
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