Fin 2022, la productivité apparente du travail était en recul dans les branches marchandes en France, toujours inférieure de 3 % à son niveau du dernier trimestre 2019 selon la Dares. La progression de l'alternance et de la baisse des heures travaillées expliqueraient un peu plus de 40 % de cette baisse, tandis que les mesures de soutien aux entreprises en expliqueraient environ 25 %. Certains facteurs conjoncturels ne joueront que temporairement sur la productivité (rétention de main d'oeuvre, mesures Covid de soutien aux entreprises), tandis que d'autres pourraient avoir des effets à plus long terme sur l'efficience du travail (hausse de l'apprentissage si le soutien perdure, régularisation de travailleurs non déclarés et travailleurs détachés, réallocations sectorielles de l'emploi, effets à long terme de la crise de Covid-19). Plusieurs défis structurels menacent de ralentir davantage les gains de productivité à long terme, tels que les effets de la transition climatique. Les institutions mettent l'accent sur l'importance du capital humain pour soutenir la productivité. Le Conseil d'analyse économique recommande une réforme éducative pour favoriser l'apprentissage des mathématiques et des compétences socio-comportementales et pour améliorer l'allocation des talents vers les carrières de la science et de l'innovation, avec un impact de 0,4 point sur la croissance économique.