Le devenir des villes moyennes reste à l'ordre du jour de l'agenda politique. L'été dernier, le ministre de la Cohésion des territoires a annoncé un plan de soutien aux villes moyennes. De son côté enfin, le Sénat se mobilise pour peser dans le débat, souhaitant pousser plus largement la réflexion en y intégrant les bourgs petits et ruraux. Notre analyse a posé en première partie les termes des enjeux auxquels les villes moyennes sont confrontées : définition délicate, statut fragilisé, équilibre interne déstabilisé... Elle a souligné des contextes de développement variés, offrant des perspectives diverses aux villes moyennes françaises. La seconde partie de l'analyse revient sur les équilibres fonctionnels des villes moyennes. Elle propose d'observer les éléments de ces équilibres et d'en donner une vision dynamique.

Seconde partie : une approche fonctionnelle des villes moyennes, des perspectives dynamiques

Le syndrome du système urbain propre à la ville moyenne est caractérisé par une démographie déclinante qui induit concomitamment une réduction des services publics locaux, une vacance dans l'habitat et une dévitalisation des commerces, et qui amplifie le dynamisme, ou l'appauvrissement de la vie locale. Selon cette vision convenue, les tensions s'exercent essentiellement entre les centres-villes et leurs périphéries. On reproche à ces dernières de se développer au détriment des premiers. Notre analyse tend à souligner les facteurs propres aux pressions externes, conduisant à des politiques de captation des dynamismes économiques pour contrecarrer les « fuites territoriales », et les facteurs propres à la ville qui s'appuient sur des dynamiques internes de l'agglomération et interpellent surtout les politiques d'aménagement.

Après avoir rappelé les éléments de cadrage qui marquent la situation des villes moyennes en matière de services publics, d'habitat et de commerce (première section), nous soulignerons les dynamiques croisées qui caractérisent les typologies des villes moyennes (section deux) avant d'ouvrir le débat sur les logiques de flux internes ou externes, porteurs de perspectives dynamiques (section trois).