La Lettre du Financier Territorial

Economie

Les inégalités de patrimoine continuent de se creuser tandis que les besoins de financement s’accroissent, mais le débat sur la fiscalité du patrimoine et des héritages reste délicat

Publié dans le N°403 -Novembre 2024
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Le patrimoine des ménages a fortement augmenté depuis les années 2000 en France. Les inégalités de patrimoine sont beaucoup plus prononcées que les inégalités de niveau de vie, et elles se sont accrues sur les vingt dernières années, tirées notamment par la hausse des prix de l'immobilier. Cette dynamique n'est pas spécifique à la France : en 2021, 10 % des ménages les plus fortunés détenaient 54 % du patrimoine net de la zone euro, tandis que les 40 % des ménages en bas de l'échelle se partageaient 3 % du patrimoine. Le rôle de l'héritage s'est accru en France et le patrimoine hérité représente une partie de plus en plus importante du patrimoine total, de l'ordre de 60 % en 2020 contre 35 % dans les années 1970. Il est également associé à des niveaux de vie beaucoup plus élevés et pose des questions de justice sociale et de pérennité du modèle social. Face au retour d'une « société d'héritiers », certains économistes recommandent de renforcer la progressivité effective de la fiscalité des successions. Si le consensus semble relativement large parmi les économistes sur les bienfaits d'une telle réforme, elle se heurte à une opinion publique plutôt défavorable et à une méconnaissance du système actuel. La proposition du rapport Pisani-Ferry d'un impôt exceptionnel sur les plus fortunés pour financer la transition écologique a également été rapidement rejetée par le gouvernement, mais la fiscalité du capital risque de revenir au coeur du débat de politique économique à la fois pour traiter l'accroissement des inégalités de patrimoine et comme alternative à la dette publique pour faire face aux forts besoins de financement.

Pauline LESTERQUY

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