La Lettre du Financier Territorial

Economie

D. Trump 2.0 : vers des politiques plus radicales ?

Publié dans le N°404 -Décembre 2024
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Donald Trump reviendra à la Maison-Blanche le 20 janvier 2025 avec très peu de contre-pouvoirs, le Congrès et la Cour suprême étant à majorité conservatrice. Il pourra, s'il le souhaite, mettre en oeuvre son programme sans trop d'entraves au moins pendant deux ans. « Make America Great Again » (MAGA) et « America Fisrt » ne sont pas seulement des slogans de campagne mais constituent la ligne directrice de son programme politique et économique. En effet, les politiques préconisées sont avant tout protectionnistes, nationalistes, rejetant le multilatéralisme. Elles sont beaucoup plus radicales qu'en 2016, avec des conséquences potentiellement majeures sur les États-Unis et le reste du monde, si comme lors de son premier mandat, D. Trump décidait de les mettre en oeuvre dans leur quasi-intégralité. Le Président pourrait toutefois être rattrapé par l'impact de ses politiques sur l'économie américaine, notamment ses effets inflationnistes, la probable dégradation des finances publiques et en corollaire la réaction des marchés, sans réelle amélioration du déficit commercial.

Au-delà des conséquences économiques sur les États-Unis, les politiques préconisées renforceraient la fragmentation mondiale, avec la dégradation des relations avec la Chine, des liens commerciaux tendus avec les autres pays, et fragiliseraient davantage l'Europe.

Ainsi, le retour de D. Trump fait peser des risques importants sur l'économie mondiale mais l'incertitude reste forte sur les décisions qui seront réellement prises dans les prochaines années.

Marie-Pierre RIPERT

Un programme de rupture
Après une année électorale particulièrement agitée et incertaine, D. Trump a finalement gagné les élections, remportant 312 grands électeurs (270 étaient nécessaires) mais aussi le vote populaire avec 2,5 millions voix d'avance sur K. Harris. Les républicains sont également ressortis victorieux de la bataille au Congrès, en reprenant le Sénat (53 sur 100) et en gardant la chambre des représentants. Par ailleurs, la Cour suprême est composée de six juges conservateurs (dont plusieurs nommés par D. Trump lors de son 1er mandat) et trois juges progressistes. Ainsi, D. Tru (...)

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